08 octobre 2006

Le périple, chapitre 3 : L'Islande (Suite et fin)

Voilà la suite et la fin de notre périple. Une petite carte pour commencer, pour situer nos aventures :

Samedi 5 aout :
On se réveille au pied de skogafoss, sous les nuages, dans la brume avec de temps en temps de la pluie... On va la voir (la cascade) d'un peu plus près que la veille, mais comme le temps n'est pas splendide, on n'en profite pas trop. Ce matin, on prend le bus pour aller à l'étape la moins prononçable de notre parcours : Kirkjubaejarklaustur. Village sur la cote sud (donc ne voit pas le soleil souvent), avec une jolie cascade, des lacs, le plateau juste au dessus (comme presque partout sur la cote sud). On fait le tour du village, on se baigne dans la cascade (ben quoi, il fait à peine 15°, et l'eau doit bien être à 5-6...),

on monte sur le plateau pour voir des collinettes un peu partout et très verte (enfin on voit pas trop loin avec la brume), puis on redescend vers le village en passant par un pavage d'orgues basaltiques.

Dimanche 6 : Il fait beau !!! On se lève tôt pour avoir le bus qui nous emmène à Laki. Laki c'est une chaine de cratères qui explosa en 1783 avec beaucoup beaucoup de lave. C'est dans les terres alors il faut prendre un bus 4x4 qui coute bien cher (plus de 50 euros par personne l'aller-retour... gloups). 1ère étape, des superbes grorges au nom imprononçable. Au milieu des collines du plateau, un canyon. Très joli et assez inattendu. 2ème étape, une heure après, une cascade bien plus jolie et impressionante que skogafoss.
Puis, après encore 2h de bus sur une piste cahotante et après quelques gués, champs de lave ou déserts de sable, on arrive à un parking (!). On part à pied faire quelques balades (il y a des sentiers balisés).
Du haut d'une des montagnes qui doit bien être un cratère, on voit bien la fissure, la constellation de cratères bien alignés. Dans une fissure... C'est tout de la vieille lave de toutes les couleurs (enfin sombre quand même) avec de la mousse dessus. Le bus nous emmène un peu plus loin sur la fissure, d'où on part une fois encore à pied se balader dans la lave et au milieu des cratères.
On reprend ensuite le bus pour le retour (re 3h30) puis un autre bus (pas 4x4 celui là) pour aller à Skaftafell qui est un parc national comprenant une grande partie du Vatnajokull, le plus grand glacier d'Islande et d'Europe (grand comme la Corse). Le soleil qui pointe son nez avant de se coucher l'éclaire d'une bien jolie façon.
Lundi 7 :
Il fait beau aujourd'hui et c'est bien car on a prévu une ballade jusqu'en haut de la première montagne juste à coté de nous (1029 m).

On part dans les bouleaux nains, en montant doucement. On voit la "plage" au loin. En fait c'est pas vraiment une plage, c'est une étendue de sable immense qui est due au jokullhaup, le phénomène qui inonde la vallée juste à coté assez régulièrement (pour info, il y'a un lac sous le glacier qui se rempli régulièrement à cause des volcans, et qui finit par déborder, envoyant une décharge rapide et violente d'eau et d'icebergs). Petit à petit, les arbres rapetissent puis disparaissent. On à a maintenant une superbe vue sur une des langues glaciaires qui nous entourent.
On ne la quittera pas des yeux pendant toute la montée. La plus grande montagne qu'on peut voir sur la photo est le sommet de l'Islande, à plus de 2100 m. Imaginez que derrière ça, il y a une surface équivalente à la Corse en glace... On progresse assez vite et sans se fatiguer, la vue de ce glacier étant très motivante. On arrive après une montée assez perilleuse au sommet, vraiment pointu. On a une superbe vue à 360°, avec la langue glaciaire, la plaine de sable et la mer, et de l'autre coté, une vallèe avec une petite langue glaciaire résultant d'une cascade de glace, des montagnes de sable colorés.
Aprés ça, on redescend de l'autre coté, le temps se couvre, mais c'est pas grave, on en a bien profité. En redescendant, on passe par les cascades connues de Skaftafell, notamment Svartifoss.
Nous rentrons au camping après nous être baignés, vers 20h00 (on est partis a 10h) et on fait un gros dodo !

Mardi 8 :
Il pleut mais ce qu'on doit voir aujourd'hui s'accomode bien de la pluie : Jökulsarlon ; c'est un lac avec des icebergs bleus dedans (une langue glaciaire s'y jette dedans).
Pour la petite histoire, ce lieu a été le décor de 2 James Bond et est vraiment touristique. Sauf que quand on y était il pleuvait alors il y'avait un peu moins de monde.
On reprend le bus pour Höfn (prononcer heup'n) où on se dort.



Mercredi 9 :
Aujourd'hui, c'est le journée bus. On part à 8h30 pour Egilsstadir, où on change de bus pour aller à Myvatn. Dans la première partie, on suit la cote, on voit de belles falaises et des îles nombreuses, quelques petits villages de pêcheurs, puis, dans la 2ème partie, plus rien : désert : sable noir et coulée de lave. Jusqu'à Myvatn. Ici, on voit un lac, des fumerolles, une colline rouge, des cratères et des coulées de lave. On y arrive à 15h et on part faire un petit tour sur la rive du lac, dans la lave. En revenant on passe à la piscine et on se baigne dans 2 hot pots à 40 et 42°. C'est chaud et ça fait tourner la tête !

Jeudi 10 :
On se lève tôt pour prendre le bus pour Namafjall (la colline rouge). On y arrive à 8h et il n'y a personne. Tant mieux car c'est un des endroits les plus touristiques d 'Islande. Le spectacle est époustouflant : montagne de sable rouge, a ses pieds, le même sable lunaire et des marmites de boue bleue qui fument et bouent, dans une odeur d'oeuf pourri très prononcée.
Ca fume dans tous les sens, il y a des bruits d'ébullition, ça pue le soufre, c'est génial ! On monte sur la montagne pour avoir une vue d'ensemble.
On se croirait en plein colorado...

Au loin, le volcan Krafla et cette plaine disonauresque...
La montagne recrache du soufre un peu partout, ça fume, pas l'ombre d'un début de végétation... c'est lunaire. On part ensuite vers ce volcan Krafla. On suit une faille, on voit des coulées de lave plus ou moins récentes, et on arrive au volcan. Le cratère contient un lac mais c'est pas vraiment impressionant. On continue donc vers un autre endroit, pas loin d'ici. C'est un champ de lave récent (1984), la lave y est encore fumante, et juste à coté, il y a encore une zone géothermique bien active et très colorée.
la zone géothermique, avec lagon bleu, solfatares et sable de toutes les couleurs. Décidément, je ne m'en lasse pas !
Et la coulée de lave de 1984 avec un des cratères et la lave qui fume... On reste pas trop longtemps, des fois que ça aurait envie de péter de nouveau ...
On rentre au camping par une coulée de lave, puis un autre désert, on longe un ancien volcan (classique, quoi !) puis après 30 km, on arrive au camping. Après une bonne douche pas trop soufrée, on va se coucher.

Vendredi 11 :
On fait une autre rando dans le coin. On part sur une coulée de lave très vieille et compètement recouverte par la végétation (même une forêt au début), on voit au loin un cratère.
On passe par une faille, un effondrement, et dessous cet effondrement, il y'a des grottes avec de l'eau chaude dedans (les grottes de Grotagja).
Autrefois on pouvait s'y baigner, mais suite à une éruption dans le coin (peut être celle de 1984 je ne sais pas), la température s'est élevée et l'eau est maintenant à 50° (elle diminue de 1 ou 2 ° par an). Donc on peut pas s'y baigner. Dommage. On continue notre balade vers le cratère, on y monte dessus mais c'est pas très impressionnant. C'est un cratère quoi, pas de quoi en faire un plat (on devient blasés peut être). On continue et on arrive dans un endroit étrange : La lave en se refroidissant a fait des formes étranges. On appelle ça les chateaux noirs et c'est vrai que ça fait un peu chateau. La forme la plus jolie, c'est cette grotte en forme d'église (kirkja, a rapprocher de church en anglais).
On repart de ces chateaux noirs par un autre chemin. On est en plein désert de sable noir (enfin des fois y'en a du rouge) avec quelques rochers et des fumerollesqui ne sentent pas le soufre mais la terre mouillée. Puis on arrive à coté d'un lagon bleu superbe.

Il est bleu fluo parce qu'il y a des algues ou des microorganismes bizarres dedans. Faut dire que cette eau est chaude et doit contenir un peu de souffre.

Au loin, le truc qui fume, c'est le lagon bleu de Myvatn : c'est un des lacs comme celui qu'on voit sauf qu'il est plus chaud et a été aménagé pour qu'on puisse s'y baigner. On y va !!
Et voila ce que ça donne ! De l'eau bleue à environ 40° (ça change un peu de temps en temps). Ca relax et c'est joli... Il y'a aussi une grosse marmite, genre 4m de diamètre et 2-3 m de profond avec de l'eau qui boue à gros bouillon dedans... ça fait trembler le sol autour. Après 1h30 de trempette, on rentre au camping, sous le soleil rasant, en passant par de jolis paysages éclairés bien comme il faut.

Tiens, de l'herbe rouge...


Samedi 12 :
Levés tard, on ne fait pas grand chose de la journée, on lave nos habits, et on attend le bus pour Akureyri. Là bas, c'est pas très joli et le camping est pas très sympa.

Dimanche 13 :
Levés à 6h30, on déguerpi avec notre tente toute mouillée de la pluie de la nuit, et on prend le bus pour aller à Kerlingarfjoll. La route est cahotante encore une fois et on est en plein désert. On arrive à Hveravellir (qui veut dire source chaude) à 12h et on va voir ... ben les sources chaudes...
Là aussi ça fume, il y'a des mares bouillantes, mais c'est pas de la boue et ça sent moins le soufre. C'est plus de l'eau qui boue quoi. On en voit 3 exemples : une qui fait que de la fumée et un bruit de réacteur d'avion, une mare bleue et au loin, on devine une petit truc qui crache de l'eau de temps en temps.
On reprend le bus, et on arrive au croisement qui mène à Kerlingarfjoll. On décide d'y aller à pied (10 km). On suit un canyon pas très joli, on voit une jolie cascade.
Et on traverse à gué juste au dessus, et au même moment que des 4x4...


Finalement, on arrive au refuge, véritable petit village de vacance, en plein désert islandais, non loin des glaciers et des zones géothermales.

Lundi 14 :
On se lève sous la pluie et le brouillard et on part pour essayer de rejoindre la zone géothermale 6km plus loin dans la montagne. Malheureusement, le vent est violent, la pluie pénible, et le brouillard fini par être trop épais pour qu'on arrive à voir le prochain marquage. On fait donc demi tour et on revient au refuge. Après s'être réchauffés, on repart dehors, car la gardienne nous a dit qu'il y avait un bain chaud à 20 min à pied, dans la vallée. On essaye donc de le rejoindre. On suit la rivière (légèrement bleue mais les cailloux autour sont rouges... bizarre)et on arrive à ce hot pot :

C'est un tuyau planté dans le sol d'où sort de l'eau à 35-40° avec un débit énorme (le tuyau fait ~ 30 cm de diamètre). On se baigne dans ce bassin, alors que dehors, la température ne dépasse pas les 10°. C'est rigolo ! Les nuages sont 20 m au dessus de nous, il pleut de temps en temps, on est protégés du vent dans cette vallée, et on est en maillot de bain dans un trou d'eau... génial !
On revient après 1/2 h de trempette et surtout un rhabillage délicat...

Mardi 15 :
Il fait soleil, mais les sommets sont sous les nuages et le vent est toujours très puissant. A 12h45, une des gérantes du refuge nous emmène dans son 4x4 au bus. On discute bien avec elle et on apprend plein de trucs (il y'a un barrage énorme en construction en Islande et la majorité des islandais sont contre, les moutons sont un des facteurs de la désertification de l'Islande...). On prend le bus à 13h30 et on roule dans le désert, encadrés par les glaciers et on arrive sur la route goudronnée, un peu avant Gullfoss, où on s'arrête. Quelle cascade ! Waow very impressive :
Bien grande et surtout, un bon débit.
Ceci dit, on est sur le cercle d'or, c'est à dire dans l'un (sinon le) des endroits les plus touristique d'Islande et pas très loin de Reykjavik (c'est la fin de notre tour) donc on retrouve des touristes très cons qui franchissent les lignes de sécurité, et aussi des japonais (on en avait pas vu un seul jusque là) en costard qui se prenne en photo l'un après l'autre devant la cascade. On repart pour aller voir le deuxième truc important du cercle d'or : Geysir. En fait c'est une autre zone géothermale, un peu comme celle de Hveravellir, avec de l'eau et pas de la boue, et parmi les différentes sources chaudes, il y en a 2 qui jaillissent de temps en temps. Geysir, évidemment c'est celui qui a donné son nom à tous les geysers du monde. Il y'a quelques temps il ne fonctionnait plus du tout. Mais suite à une éruption, il se remet à jaillir mais de manière très irrégulière. Comme il envoie de l'eau bouillante à 80 m, il y a une ligne de sécurité bien large autour (mais plein de gens s'en foutent). Nous, on ne l'a pas vue jaillir. Mais il y a son petit frère, Strokkur, qui lui n'envoie de l'eau "qu'à" 20m, mais qui fait ça toutes les 5-10 minutes en gros. C'est vraiment super joli et très très rigolo (on y est restés plantés devant pendant 1h30). C'est un bassin d'eau chaude (2-3 m de diamètre) qui se rempli avec l'eau qui vient d'autour, et ce bassin semble très profond. Quand il est bien rempli, leau du fond est en contact avec un truc chaud et essaie de bouillir, mais la pression de l'eau au dessus est trop forte et ça peut pas bouillir, jusqu'au moment où la pression de vapeur est suffisante et ça explose avec une grande gerbe d'eau chaude.

Attention ça va partir, la bulle se forme...


La bulle explose et la vapeur va jaillir.



cocotte minute !!

et puis après ça retombe, ...


et le trou se rerempli doucement.
Ce qui est rigolo aussi c'est de voir tous les touristes (dont moi) avec leur appareil photo sur l'oeil attendant que ça jaillisse. Et encore plus drôle, les touristes japonais qui attendent pour se faire prendre en photos devant !

Juste la bulle avant que ça explose parce que c'est le moment le plus beau :


Ah oui, un bébé geysir tout mignon :

Après l'avoir vu jaillir une bonne dizaine de fois, on est retournés au bus et on est retournés à Reykjavik. On y a rencontrer une anglaise et un néozélandais qui revenaient du groenland et on a mangé des oeufs au plat dans notre bébé poele et c'était bon.

Mercredi 16 :
Après une super grasse mat, on est allés dans Reykjavik, on est allés au zoo, au parc pour enfants, et on a fait du shopping. En rentrant, on va à la piscine municipale (eau chaude évidemment), il y a un grand toboggan et 2 hot pots. Journée détente ...

Jeudi 17 :
On part pour le blue lagoon. C'est comme le lagon de Myvatn en plus célèbre, plus grand et plus commercial. Plein de touristes (beaucoup de français qui veulent pas se laver nus dans les douches comme tout le monde) et plein d'attrape touristes.
M'enfin c'est chouette quand même, d'autant que le soleil est là. On bronze tranquilement, avec de l'eau bien plus chaude qu'une mer caribéenne ou australienne.


Juste derrière le blue lagoon, un autre lac en aménagement avec la centrale hydrothermique au fond. (l'eau du blue lagoon est le rejet de la centrale).
Revenus au camping, on s'organise pour le voyage du retour, car c'est demain que se finit notre voyage. Sniff... mais on va revoir nos familles et nos amis après de nombreux mois alors c'est cool quand même.

Vendredi 18 :
Début du bazar. On prend le bus pour aller à l'aéroport, et on prend l'avion pour Oslo. On y arrive vers 23h. Il nous faut trouver un camping pour passer la nuit. On prend le dernier bus qui va au camping Ekeberg et on se couche vers 1h du mat, après avoir mangé et planté la tente à la lampe frontale.

Samedi 19 :
On se lève à 6h pour prendre le 1er bus pour revenir au centre d'Oslo. Ensuite, il faut prendre un autre bus pour aller à l'aéroport (à plus de 120km d'Oslo). On y arrive et il faut se dépécher d'embarquer. On réussit à l'avoir et on s'envole pour copenhague. A copenhague, on a un changement en 40 min... heureusement, les portes d'arrivée et de départ sont juste à coté et on part pour Lyon sans problème. Mes parents nous y attendent. Nous sommes de retour en France, après 6 mois de vie en Suède, et 1 mois et demi de crapahutage en scandinavie.
C'était super.