30 septembre 2006

Le périple, chapitre 3 : L'Islande (le Laugavegur)

Coucou, me revoilà... Aujourd'hui, je vais vous raconter comment nous sommes revenus sur la terre ferme de Norvège pour repartir en Islande, et surtout le début de notre parcours en Islande, les 4 premiers jours, qui furent très très impressionnants...


Or donc nous arrivâmes en la ville de Bodo, sous le soleil norvégien, en ce samedi 29 du mois de juillet, non pour y attendre Godot, mais l'avion qui nous conduira vers la plus jeune terre du globe...

C'est pas moche Bodo. Peut être que je dis ça parce qu'il y faisait beau. N'empêche qu'on avait une belle vue sur les montagnes norvégiennes toutes érodées par les glaciers à présent disparus. Ca donne des formes bizarres. Et surtout, il n'y a pas l'once d'un bout de végétation.

Dimanche 30 juillet :
Joyeux anniversaire Soumaya !!! 21 ans... Et des boucles d'oreille, cadeau de ta maman, qui ont parcourues autant de kilomètres que nous depuis Uppsala ! On profite du soleil pour se balader dans la ville, repérer ou est l'aéroport et faire une lessive qui sèche au soleil et au vent en moins de deux. Journée pépère...

Lundi 31 :
C'est aujourd'hui le départ... On s'en va à l'aéroport à pied, et on décolle pour aller à Oslo. On survole les montagnes norvégiennes avec leurs grands glaciers. Après avoir changé d'avion, on repart vers Reykjavik et l'Islande ! On y arrive à 17h00 heure locale (=heure francaise-2), sous les nuages. Une fois à l'aéroport de Keflavik, on prend le bus pour Reykjavik et on a une première vue de ce qu'est l'Islande : On traverse un immense champ de lave, rien que de la caillasse noire poreuse avec un peu de mousse dessus qui se bat pour survivre... brrr... Une fois à Reykjavik, le temps se dégage et on plante la tente au camping municipal, presque en centre ville (il y a quelques 200000 habitants dans Reykjavik, soit 2/3 des habitants d'Islande).

Mardi 1 aout :
Aujourd'hui, on visite un peu reykjavik et surtout on prépare la rando qui va nous occuper les 3 prochains jours. Première étape, se trouver un pass pour le bus qui va nous permettre de voyager sans trop se ruiner dans toute l'Islande. Enfin, ce pass coute quand même 280 euros et nous permet de faire le tour de l'Islande une seule fois et dans un sens... C'est cher l'Islande. Ensuite, on va à la perlan, le réservoir d'eau chaude de Reykjavik d'où on a une vue d'ensemble de la région. Je mets pas de photos parce que par rapport à ce qui va suivre, c'est de la gnognote. Ensuite on a visité un musée très bien fait sur l'histoire de la formation de la nation islandaise. On a appris plein de trucs... De retour au camping, on fait des courses et on tâte les réalités financière et gastronomique de l'Islande : c'est cher et pas bon... On va encore manger des nouilles chinoises et du gouda !

Mercredi 2 aout :
Lever 6h et cette fois, c'est le vrai départ vers l'aventure. On prend un bus excursion direction le Landmannalaugar...

Au début, le paysage ressemble à celui qu'on avait vu dans le bus de l'aéroport : de la lave noire, du sable noir, de la mousse et un peu d'herbe dessus. Après un passage dans les nuages (assez effrayant le paysage dans la brume), on réémerge au soleil, avec quelques fermes, de l'herbe, et au loin des montagnes de sable, des deserts de sable et le volcan Hekla avec son sommet enneigé. Le sable devient noir et poreux (rhyolithes noires), le relief de plus en plus accidenté et il n'y a plus de trace de civilisation, à part les 4x4 que nous croisons.

On traverse des déserts de sable de couleurs plus normales avec un peu d'herbe et des moutons, des champs de lave, quelques gués, puis on arrive à Landmannalaugar (qui rassemble les différents types de paysages que nous avons traversés). C'est une plaine assez large, avec une grande rivière probablement glaciaire d'un coté, des montagnes de sable coloré un peu partout, la fin d'une coulée de lave bien haute, plein de tentes et de cars et de 4x4 parce que c'est touristique et que c'est le seul endroit où on peut camper, les 3 batiments du refuge et une petite rivière toute mignonne au pied de la coulée de lave. Rivière qui en fait est chaude...
La première chose qu'on a fait c'est de nous y baigner dedans, évidemment ! C'était vraiment génial de se baigner dans une eau limpide entre 25 et 45° (peut être plus mais on n'a pas essayé) quand dehors il fait 15 et dans un lieu aussi magique... En fait c'est une rivière normale mais il y'a une source chaude pas loin (on voit un endroit ou ça fume juste à coté) et du coup ça réchauffe l'eau avec un gradient de température rigolo. Aussi, autour il y a des petits ruisseaux chauds avec des algues très bizarres et des bulles dedans... c'est surréaliste ! Après ce bain relaxant (on sort de 6h de bus sur piste), on mange, on s'inscrit sur le livre du refuge et on commence à marcher.

Une vue de Landmannalaugar, juste au début de la rando. On vient de gravir la fin de la coulée de lave...

On part donc direction Thorsmork, le but ultime de ce trek. Il y a un peu plus de 50 km à marcher et 3 refuges entre (il est strictement interdit de camper ailleurs qu'à coté des refuges). Le laugavegur est le trek le plus connu d'Islande car il regroupe beaucoup de paysages typiques d'Islande : aires géothermiques, coulées de lave, déserts de sable noir ou coloré, glaciers, ... En partant, il fait presque soleil et la meteo prévoit du mauvais temps pour le lendemain. Le 1er refuge est sur le plateau montagneux et il semblerait que lorsque le temps n'est pas sympa la bas, et ben il ne l'est vraiment pas (il y a chaque année des morts sur cette portion de circuit... et cette année ne fera pas exception : peu avant de revenir en France, on a appris qu'un des soldats de la base de Reykjavik y était mort dans le brouillard...) On pense donc qu'il serait pas mal de faire les 2 premières étapes en une seule fois, pour profiter du beau temps. Ca ferait 20 km en partant à 14h...
Néanmoins, rien n'est fixé en partant, et on se dirige vers Hrafntinnusker (ne pas essayer de prononcer). Et on profite du paysage. Collines de sables colorés, coulée de lave (on marche sur des tonnes d'obsidienne), ... C'est vraiment un autre monde, il n'y a quasiment pas de végétation et le sol ne ressemble à rien de connu...
On sort rapidement de la coulée de lave, et on arrive sur du sable et le sol est fumant en certains endroits autour de nous. Ca sent le soufre.

Une grosse solfatare. Les gars qui sont dedans ne sont pas tès malins, mais bon... Landmannalaugar et la piste ne sont qu'a 30 minutes de marche et les touristes sont encore nombreux.
On a cette coline rouge et bleue et verte juste à coté de nous...Sans commentaire. C'est vraiment très impressionant.
Après avoir passé le mini col qu'on voit sur la photo de dessus, il y a beaucoup moins de monde et on peut vraiment "sentir" le paysage, l'immensité du lieu, son vide surtout...

On va de dune en dune, en croisant des mares bouillantes, la terre fume par endroits, et au loin on aperçoit des glaciers.
Et puis miracle, le soleil parvient à glisser ses rayons sous les nuages...
On change de désert : la sable devient noir et il n'y a plus de solfatares. Enfin on voit quand même de grands panaches de vapeur au loin. Et au bout d'une heure, on y parvient : c'est une autre aire géothermique bien plus impressionante que la première. Notamment, ce trou, cette marmite d'enfer. C'est un trou dans le sol avec de l'eau dedans, et qui bout ! Ca fait beaucoup de bruit et ça crache de l'eau ! On s'est pas trop approché quand même...


Vue plus globale... C'est chouette... je veux y retourner...

Après ça, on monte et on marche sur du sable recouvert d'obsidienne, on traverse un ou deux névés, puis on amorce une redescente et on tombe sur le refuge. On se repose 10 minutes, et on discute avec quelques français (y'a que ça de toutes façons, à croire que les français sont les seuls assez tarés pour avoir envie de marcher en plein désert pendant 3 jours) qui comme nous décident de continuer jusqu'au prochain refuge. Le temps n'est pas mauvais mais le soleil est de nouveau derrière les nuages. On continue de descendre jusqu'à ce plateau fait de multiples dunes de sables au fond desquelles se cachent ruisseaux rouges et névées.

On peut presque voir le refuge au fond à droite, à flanc de montagne.
En panoramique ça donne pas mal.

On voit des panaches de fumèe un peu partout au loin, et le soleil revient.

On chemine près de montagnes bien enneigées et près d'un glacier aussi, dont on ne verra que le bout, tout le reste étant sous la brume. D'ailleurs, elle arrive la brume, et elle a pas l'air très gentille...

Encore une zone géothermique, mais on n'en voit pas grand chose vu qu'on est dans les nuages... On arrive quand même à voir le balisage alors on avance.

On commence à descendre, on passe sous les nuages et on voit apparaître la vallée d'Alftavatn. C'est dinosauresque. On est surpris de ne pas voir apparaître de tyranosaures ou diplodocus !

Le refuge est au bord du lac, et on y arrive à 22h30, la nuit tombe juste, et la gardienne du refuge nous accueille chaleureusement.
Jeudi 3 aout :
La nuit fut ventée mais longue. On repart vers 11h sous le crachin et le vent, dans un desert noir avec une peu de mousse verte. On traverse quelques rivières glaciales à gué grace à nos précieuses sandales. Brrr ça fait froid au pied... On passe un refuge et c'est le vrai désert :

sable noir, montagne avec un peu de mousse, fleurettes dispersées...
On avance assez vite dans cette étendue plate, on croise quelques rivières glacières.
Il pleu un peu de temps en temps mais rien de bien méchant. En fin de journée, on est vraiment seuls, perdus au milieu de nul part.
Peu avant d'arriver au refuge, un vent ahurissant se lève. On doit lutter pour rester debout et on se prend plein de sable. Enfin on descent dans le sable pour arriver au refuge, à l'abri du vent. On y arrive à 17h30 et on y passera la nuit, au fond d'une mini vallée surpeuplée de tentes, mais bien à l'abri du vent.

Vendredi 4 :
On se lève tôt (6h30) pour avoir le bus de 15h30 à Thorsmork, 15km plus loin. On commence la rando en descendant encore dans une pseudo plaine avec un grand canyon dedans. La vue sur le glacier est superbe, d'autant que le soleil nous éclaire de temps en temps.


C'est encore très désertique. On marche sur du sable, et la végétation est très peu présente (hormis de la mousse).

On arrive dans une zone herbeuse, mais l'herbe est rouge !! Là aussi c'est surréaliste avec les glaciers en fond.
Peu après, on descend dans un lit de rivière et on doit traverser cette rivière glacière vraiment énorme.

Là on ne voit que le premier petit bras. On traverse le gros de la rivière en se tenant l'un l'autre, avec de l'eau à 3° jusqu'à mi cuisse...
Une fois de l'autre coté, on est dans le bois de Thor (Thorsmork) ; l'arrivée est proche. Il y a des arbres !!! et de l'herbe et des fleurs... ! Ca fait plaisir après 3 jours en plein désert !

On arrive enfin à Thorsmork, et on n'a pas raté le bus ! D'ailleurs le voilà le bus qui doit nous ramené sur la route 1 :
On traverse quelques gués avec, dont un vraiment gros. Les 4x4 suivent le bus pour savoir où il n'est pas trop dangereux de passer !

Après avoir acheté à manger à Hvolsvollur, on prend le bus pour Skogar où il y a une chouette cascade. Il ne fait pas très beau quand même...

On campe quasiment au pied de la cascade, fatigués par notre trek mais vraiment contents car on a vu des choses vraiment impressionantes, magnifiques, spectaculaires et extraordinaires.

On va voir encore plein de belles choses en Islande, la suite au prochain numéro...

3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

les photos sont vraiment magnifiques ! Que de souvenirs !

16:16  
Anonymous Anonyme said...

merci Aurélien pour cette mise en page- et en mots- qui nous permet de nous replonger en prenant le temps (photos vues un peu rapidement fin Août) dans cette autre planète qu'est l'Islande!

22:59  
Anonymous Anonyme said...

même si il ne faisait pas toujours beau temps, c'est bien joli... moi aussi, quand je serai grand, j'irai là-bas...

13:57  

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